Monsieur des bois,

C'est non sans étonnement que je vous envoie cette missive. Après avoir été mise en garde par un petit personnage se transformant en champignon; je trouvais le fameux panier à l'intérieur de la chambre.

Après toute cette marche, je fus ravie d'y trouver un gâteau et une fiole formant un dégradé mauve sentant étrangement bon les fleurs. Je pris d'abord une part de gâteau. Il était bien mœelleux, plus léger qu'il n'y semblait. Une fois en bouche, son onctuosité laissaplace à une éclosion de paillettes ; et les fleurs que j'avais senties poussèrent d'un coup sur ma lanque. Les violettes et les roses se disputaient la première place.

Mais très vite, après quatre bouchées, mon palais commença à fatiguer et ma tête à chauffer. Je bus alors quelques gorgées de ce que contenait la fiole ; cette fois les fleurs m'arrosèrent la gorge, l'œsophage et les intestins. Sa senteur m'appela à des rêtes hédoniques, mais je fus vite prise de tremblements. Sans trop le vouloir, je m'allongeais au sol, sombrant dans un état de somnolence.

Quand je n'eus plus aucun contrôle sur mon corps, j'eus une vision fort agréable de mon amant•e ; iel état vêtu•e de sa plus belle jupe, pieds nus, en train de cuisiner quelque plat imaginaire.

À peine cette scène aperçue, je fus réveillée par un nouveau petit personnage. Il semblait étonné et irrité par ma présence ;

J'ai pris peur et m'enfuis avec le panier. Cependant, non seulement cette recette me fût fort agréable en bouche, mais elle m'offrit également une vision de mon être aimmé•e, après quasiment un mois sans nouvelles d'elui.

Je pense garder ce butin, et voulais vous en avertir tout de même par Amazonelle pour que vous n'envoyiez pas d'autre aventurièr•e dans cette chaumière en vain. Deplus, je n'ai pas la certitude que vous soyez bien intentionné ; laissez-moi le privilège de cette découverte et ne cherchez jamais à me retrouver.

Un linge en lin enveloppe la trouvaille, fermé par un gros nœud. Après ouverture, il révèle un petite boîte en bois ornementée. De celle-ci sortent tous les ingrédients rares et nécessaires à la concoction de bouchées gelées au cœur liquide, grande source de vitalité. Sucrée ou salée, chaque couleur permet un gain d'énergie différent.

Un mystérieux personnage a besoin de ces lippées pour regagner sa force et ses pouvoir d'antan. Répudié par la société il y a quelques années, il a maintenant fait le deuil de cette perte et est déterminé à prendre sa revanche sur ses oppresseurs.

J'ai vu une chaumière noire, un petit peu bleue. Il y avait sur la poignée un petit personnage coloré comme un papillon. J'entre dans la chaumière et je vois la niche. Dedans il y a des petits bateaux. Ils sont au nombre de dix. Sur la gamelle dans laquelle sont les bateaux il y a marqué que ces bateaux arrêtent le cœur mais ne guident pas vers la mort. À ce moment là nous sommes immortels. Je prends un bateau, je le mange. Des grosses larmes coulent sur mes joues. Les autres bateaux me disent :

[…]

Peu après :

Un lutin champignon… Quel monde étrange !

Une poussière de champignon entoure cet être et me monte au nez. Elle semélange à l'odeur des vieilles pierres. Quelle belle bâtisse troglodyte, en pierre de taille. La mousse s'y insère. La porte est eb bois et fort petite.

Elle donne sur une pièce voutée au font de laquelle se dresse une sorte de cheminée dans laquelle se niche le panier. Il est entouré de bougies comme un autel. Je ne sais pas si je peux toucher cet objet sacré. À l'odeur des pierres et de la mousse qui rappellent la terre et l'odeur de l'automne se substitut une odeur acre, écœurante de fromage putréfié.

Cette odeur émane du panier, au fond duquel gît une sorte de limace visqueuse et gluante, couleur sombre, avec deux yeux blanc et un sorte de lichen sur mon dos. Son dos tremblote en permanence, quel écœurement ! J'en ai des haut le cœur. Pour pouvoir m'en approcher je respire profondément, pour tenter de calmer mon écœurement.

Quand je retrouve mon calme, le souffle de ma respiration caresse la limace qui se calme et change de couleur, étonnée, je m'approche la regardant avec bienveillance et son odeur se transforme. Alors, je vais pour la toucher? Je m'attends à la sentir visqueuse mais je décide de la caresser. Je ferme les yeux de peur de la sensation et je ressens une douceur de peau de pêche, glacée. En fait, c'est une quenelle de glace, acidulée, très rafraîchissante, avec deux billes pour les yeux et soupoudrée de pop-corn. QUelle joie rafraîchissant !

J'en pleure, quelle honte ! Ma gourmandise me joue de vilains tours. À ma grande surprise, mes larmes se transforment en petites billes glacées :

Cher personnage mystérieux, c'est un sorte de grosse limace un peu ragoûtante que j'ai trouvé. Est-ce cela que vous cherchiez ?